Etre une femme implique de jongler avec plusieurs rôles et identités : conjugaux, maternels et professionnels.
Parmi ceux-ci, celui d’être mère est à la fois très important dans la vie d’une femme mais très exigeant. Dès sa plus tendre enfance, celle-ci est familiarisée et façonnée de façon directe et indirecte dans la perspective d’assumer un jour les différents droits et devoirs qui font partie de ce rôle. Au point que si elle y déroge, elle sera considérée comme «anormale » par la société.
Pour de nombreuses mères, la maternité reste une expérience unique, gratifiante de par le lien qui s’établit entre la mère et l’enfant. D’autres, au contraire, vivent la maternité comme un passage, une crise, un bouleversement identitaire, une source de stress. Le discours idéaliste décrivant la maternité comme un bonheur extrême, une source d’épanouissement est largement véhiculé par la société.
Dès les années 50, les mères étaient décrites comme des femmes mariées au foyer dédiées à l’éducation des enfants. Les années 70 – 80 ont réhabilité les femmes au travail mais est apparu un nouveau mythe celui de la « super maman », une femme travaillant à temps plein mais également parfaite comme mère à la maison. Les années 80 ont vu un recul dans l’image de la mère. Ces dernières devaient être dévouées à leur enfant et étaient vues comme les seules dispensatrices de soins pour l’enfant à qui elles devaient consacrer tout leur temps et leur énergie. Elles doivent être à son écoute, lui accorder toute leur attention, déchiffrer ses besoins et ses désirs, d’y répondre, d'essayer de rencontrer ses souhaits et de mettre la priorité sur son bien-être au détriment de leurs besoins.
Cette conception de la maternité fait porter l'entière responsabilité du bon développement et du bien-être de l'enfant par les parents. En effet, la croyance que les mères sont les seules personnes capables de prendre soin de leur enfant est associée à un haut niveau de stress et un bas niveau de satisfaction dans la vie (Rizzo et al., 2013). Elle limite également la recherche de soutien social et familial. Même si cette attitude peut rendre le pouvoir aux femmes, elle peut aussi placer toute la charge de travail sur leurs épaules et diminuer ainsi leur satisfaction de vie (Rizzo et al., 2013).
Cela accentue la culpabilité, la pression et l'anxiété des mères qui travaillent par rapport au temps qu'elles ont à consacrer à leur enfant. Elles ressentent une certaine pression de la part de la société qui prône la maternité comme un accomplissement personnel et les pousse à se conformer à l’idéologie dominante de la « bonne mère » responsable du bien-être de son enfant. Dès lors, l’expression du bonheur, du plaisir procuré par le rôle de mère devient une norme dont est exclue l’expression de sentiments d’angoisse et d’inquiétude perçus comme inadaptés ou déviants.
Mais rassurez-vous, Mesdames, votre enfant n’a pas besoin que vous soyez parfaite !
Il a juste besoin d’amour, de stabilité et de sécurité. Quand vous doutez, faites-vous confiance, soyez à l’écoute de vos sentiments, de vos ressentis, de vos capacités, de vos valeurs qui font la personne que vous êtes.
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